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AKIRA, de Katsuhiro OTOMO

Fêtons dignement le sacre du chef-d'œuvre d'Otomo par les votants de Manga-News pour braquer les projecteurs sur "The" classique d'entre les classiques du manga : Akira, premier manga à jouir d'une sortie digne de ce nom dans l'hexagone, et ce dès 1989. À cette époque, la série est publiée mensuellement, directement en kiosque, mais la mayonnaise ne prend pas encore et la série ne trouve pas son public. En août 1991, le film d'animation sort en salles et c'est une claque monumentale qui va déferler sur les spectateurs, relançant du même coup l'intérêt autour de la bande dessinée, jugée plus complète et plus détaillée que le film. Akira, c'est donc un roman-fleuve de SF de près de 2000 pages, une histoire de rivalité entre adolescents sur fond d'expériences scientifiques démentielles, de complots politiques, de pouvoirs psychiques terrifiants et d'un secret jalousement gardé sur les origines et le devenir de l'humanité. La série s'appelle Akira : en japonais, cela signifie "Lumière". La Lumière, pour l'auteur Otomo, c'est aussi et surtout l'étincelle de divinité présente en chaque être humain, celle qui est à l'origine de la création de l'univers, présente en chacune de nos cellules et que certains hommes cherchent à contrôler. Akira, plus prosaïquement, c'est Bouddha au xxi^e siècle, l'histoire d'un éveil bien au-delà du bien et du mal, mais aussi l'éternel combat entre la volonté de pouvoir et la capitulation totale de l'ego, magistralement mise en scène au milieu de la série, lorsque le personnage de Tetsuo revit sa propre naissance et découvre que, bien qu'étant l'être le plus puissant de la planète, il n'est finalement rien. Ce parcours initiatique, ce chemin de croix (car c'en est un) vers l'humilité, entrecoupé de rencontres et d'affrontements titanesques est l'un des grands morceaux de bravoure de cette œuvre exceptionnelle.

Source: Glenat